Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monseigneur, j’ai gardé la précédente depuis le XVII jusques aujourd’huy XXVIIIe
2à cause de la maladie de ce porteur, laquais de monsieur d’Allières.
3J’ai depuis sceu par lettres de monsieur le président comme vous estes
4d’accord avecq monsieur de Monrigaud, c’est-à-dire avecq luy et
5monsieur du Molard pour IIIIm livres à partir par moytié entre eux,
6dont je suis très ayse par ce que, outre ce que tout appoinctement
7est meilleur qu’un tel procès qui ne pouvoit estre que de longue
8durée et grande despense, aussi bien que s’il se fust agi
9de plus grand cas, vous scavés qu’il ne va pas loing du calcul
10de maître Girard. Outre l’incommodité que ce vous eust couté
11d’avoir un parier en ce lieu de Laval surtout à la maison,
12encore que de droit, il eust esté raisonnable de ne faire division
13mais tous jugemens sont hazardeux. Vous n’avés pas peu
14fait de nectoyer ainsi votre bien. Je désyre que vous en
15puissiés bien tost faire de mesme de Bully. J’ai receu
16lettres de monsieur de Langes du XXIIIIe qui m’escrit attendre
17toujours monsieur d’Evènes. Il m’escrit de la sommation que l’ambassadeur
18d’Espagne avoit faict au roy de désabvouer ses subiectz
19qui sont allés en Flandres, et ce faisant les chastier et leurs
20biens, autrement qu’il luy dénonce la guerre. Cela nous
21fait estimer que nous ne pouvons tarder de scavoir à quoy
22nous en serons et cuyde que c’est ce qui retarde le despart
23de monsieur de Joyeuse pour venir sur la frontière. Dont il
24y a déia si long temps qu’il menace, encor que j’entendis
25hier que s’estant acheminé, il reboursa chemin pour avoir
26sceu que madame sa femme estoit à Lyon, revenant de
27la court. Quant aux nouvelles de ladite frontière, je ne veoy
28[v°] pas quelles pressent plus si fort,
29Monseigneur, je prie Notre Seigneur qu’il vous done en
30toute prospérité très longue vie.
31Le XXVIIIe juin
32Vostre très humble et très affectioné serviteur
33Bellievre